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11 Novembre 2013 - RIERA Bruno (coach et président)
franck au fuji

J’ai posé les mains et les pieds sur une montagne sacrée…Le mont Fuji au Japon (3776m)

J’ai posé les mains et les pieds sur une montagne sacrée…Le mont Fuji au Japon (3776m)

L’histoire commence un jour de septembre 2012 lorsque je consulte une actualité postée par Jonathan Wyatt sur Facebook. Il y parle joliment du Mont Fuji, du Japon et particulièrement de la course mythique de cette montagne sacrée. Elle existe depuis 65 éditions et le 26 juillet 2013 sera la 66ème.
Après un peu d’exploration d’informations, je demande à JW de plus amples informations. Il me semble que le début d’un projet est en train de naître et je j'entends bizarrement en moi "l'appel des sommets".
Le mont Fuji ou Fujisan est le point culminant du Japon(3776m) Il se situe sur l’île principale de Honchù à environ cent kilomètres àl’ouest de Tokyo. Cette montagne est très prisée par les japonais et bon nombrede Shintoïstes ou Bouddhistes (ou rien de tout ça) s’y rendent en marchant ouen courant pour se rapprocher un peu plus des dieux.
La fréquentation élevée de cette montagne a poussé les autorités du pays à réglementer son accès. De ce fait, le mont Fuji n’est accessible qu’en juillet et août.
Revenons plus précisément à la course qui est longue de 21km et propose 3000 mètres de dénivellation positive (oui on peut tousser…) Je reprends, Le départ se fait tout proche de l’hôtel de ville de Fujiyoshida,ville principale du canton de  Yamanachi à 770m d’altitude.

L’ascension est divisée en 9 stations et le sommet.

Umagaeshi à 1450m (environ 10km de course) nous quittonsla route pour de très beaux sentiers étagés.
La 1ère station est à 1520m
La 2ème station à 1700m
La 3ème station à 1840m
la 4ème station à 2010m
la 5ème à 2250m (15km de course, les véhiculesmotorisés ne vont pas au-delà)
la 7ème à 2700m
la 8ème 3360m (19km de course et 1100+ depuis la5ème station soit 4km !! )
la 9ème 3500m
et  l’arrivée ausommet à 3776m après 21km de course.

L’arrivée àFujiyoshida :

Nous sommes arrivés à la pension Suwa No Mori le Lundi 22Juillet vers 17h après un long voyage : Genève, Moscou, Tokyo, le quartierde Shinjuku et Fujiyoshida city.
Nous posons enfin nos valises dans ce lieu vraiment paisible déjà sur les pentes du Mont Fuji. Malgré la fatigue, nous sommes interpellés par une faune et une flore très actives. Pour cette dernière, il me semble reconnaître aux premières observations beaucoup de Pins, de grands cyprès que nous ne trouvons pas en France.
Les premières heures sont consacrées à récupérer du décalage horaire et du climat pas très familier. Je n’ai pas chaussé les running depuis le 12 juillet suite à mes dernier ennuis de santé et une mononucléose qui s’est invitée. Mon moral est en demi teinte mais mon entourage est toujours aussi attentionné, et puis mince !!! je suis au Japon !!!
Comment mon organisme va réagir dans cette course hors du commun ? en tout cas, j’ai usé de stratégie en privilégiant une nourriture très nutritive et surtout un repos total. Mes dernières montées d’escaliers dans le métro ne sont pas très réjouissantes, se soldant souvent par de bonnes montées d’acide lactique…
Nous sommes mercredi 24 juillet, il est temps de reprendre contact avec les« running ». Sur les conseils de Robin (responsable des affaires internationales à la mairie) je m’accorde 40’ de footing à la recherche du lieu ou l’on retire les dossards. Mon cœur accélère mais ce n’est pas l’effort, j’ai juste la peur d’être crevé au bout de 3 foulées. Je suis sur le chemin officiel du fujisan et plus je progresse, plus mon pied est d’attaque, ma foulée grandie et s’allège, wahouuu !!!! je laisse parler les sensations et je suis à l’aise au milieu des cyprès millénaires. Le retour à la pension se fait légèrement en descente et je boucle ces 40’ avec une grande joie…mais toutefois intérieure.
Jeudi 25 juillet,Florence et Zohra partent visiter le lac Kawagushiko de la région des 5 lacs. Je suis à la veille de la course, je préfère rester à la pension Suwa No Mori. Au programme d’une position horizontale pour la plupart de la journée, la préparation à la course : positionnement des dossards (dos et ventre), fixation de la puce sur les running et réglages de la Go-Pro avec essais en courant... et oui, je me trouve une excuse pour courir car mes jambes me le réclament…les sensations sont présentes et c’est une bonne nouvelle.

Vendredi 26 juillet, 7h, la course…

Ce matin, j’ai mis le réveil à 5h15 car j’ai demandé le breakfast à 5h30. Le jour est déjà levé depuis 4h30 ce qui favorise vraiment le réveil. Ce petit dej est plutôt léger, de type continento- japonais et c’est très bien. Après mon traditionnel gros besoin en nature, il est 6h et je pars en footing en direction du départ.Je traverse le Sengen Shrine et sa sérénité du matin. Les oiseaux sont à peine en voix pour me regarder passer mais je passe et  trottine tranquillement sur les 2km qui me séparent de la ligne.
Je ne croise pas beaucoup de coureur, à se demander s’il y aune course dans le coin!!?? Il me faut attendre la proximité de l’hôtel de ville pour effectivement voir les premiers runners. Me voilà dans « le bain », ils sont tous là à se préparer, à méditer dans tous les coins et recoins du secteur. Les regards ne s’échangent pas. Est-ce une délicatesse de leur part ou juste une concentration exacerbée ? en tout cas l’organisation, elle, est très attentive et prête à recevoir les 3800 guerriers. Tout est balisé avec un personnel d’organisation aux petits soins.
Il me reste plus qu’à conditionner mon sac vert qui m’attendra à mon retour à la 5èmestation. Je positionne ma petite caméra et effectue les derniers réglages. Quelques curieux s’arrêtent brièvement pour me dire : « good idéa »…de filmer sa course.
Je me place au devant de la ligne en essayant de reconnaître quelques uns de mes compatriotes car nous sommes juste une cinquantaine d’étrangers et 7 français. Exercice pas trop difficile compte tenu de nos morphotypes différents et surtout nos dossards sont compris entre le 20 et le 60.
Dans cette atmosphère lourde et humide, le soleil brille déjà et nous laisse augurer d’une montée difficile. Je fais un brin de causette avec un français de Hong-kong, un autre de Saint-Genis Laval (on dit que le monde est petit) un américain qui adore ma caméra et l’idée de filmer ma course. L’ambiance est cool et nous sommes à 5 minutes du départ. J’ai oublié mes soucis de santé de ces derniers jours et mon regard se porte devant et la haut.
Monsieur le maire termine son discours devant des japonais médusés et presque au« garde à vous ». Le chrono sur notre droite est à compte à rebours,les secondes fondent jusqu’à nous libérer par le coups de feu…il est 7h et c’est partis pour je ne sais combien de temps…peu importe, j’y suis !!!




La chaleur rend nos corps déjà moite et raccourcie nos respirations. Le coureur de saint-Genis est là pour la Deuxième fois et j’ai profité avant le départ de quelques conseils. Le premier de ceux-ci fut de ne pas suivre les premiers coureurs qui partent comme sur un 10km classant. Et bien oui, ils sont partis comme des fusées. J’ai envie de leur crier :  « oh les gars, on a 21km avec 3000+ » mais rien y fait, les fusées sont déjà loin…
Ce départ est tellement nerveux, qu’au bout de 100m, je suis victime d’un joli croche-pied qui manque de peu de me scratcher au sol…mais tant bien que mal, je reste sur mes deux jambes. A ce moment précis, j'ai vraiment l'impression de participer à un inter-région de cross....(car je n'ai jamais fais les "France"...)

Mon passage au 2ème km est déjà difficile mais mes supportrices Florence et Zohra (les vieilles copines...) sont là avec la plus belle des banderoles pour me soutenir« allez Francky » en français et japonais. Les 10 premiers km s’effectuent sur le goudron, donc pas moyen de faire la différence sur cette partie. D’ailleurs, j’ai vraiment l’impression de me traîner, ce qui n’est pas vraiment une impression puisque mon temps de passage au 10ème est 59’ avec 3 à4% de côte. Très honnêtement, je pensais passer autour des 45/50’. C’est à ce moment là que je vais accepter de baisser mon temps escompté ou le remonter plutôt.
Au 10ème km, effectivement et heureusement, nous quittons la route pour les sentiers. Me voilà un peu plus dans mon élément. Le cheminement est parsemé de portes traditionnelles et de lanternes en pierre. Le sol est plutôt sombre mais tendre ce qui est bon pour la foulée. Naturellement,je retrouve mes sensations avec une foulée fluide et énergique. Je me mets à doubler un bon nombre de concurrents et poursuit mon ascension.
Un des nombreux points positifs de l’organisation est d’avoir prévu beaucoup de points d’eau sur le parcours et particulièrement jusqu’à la 5ème station. Malgré les passages en forêt, la chaleur est toujours présente. A chaque passage sur ces ravitos, je prends 2 verres pour m’arroser et deux pour boire. C’est le minimum syndical pour ne pas trop faire monter la température corporelle.
Le 15ème km est marqué symboliquement par la 5ème station. Mon temps de passage est de 1h52. Donc 53’ pour faire 5km. Le pourcentage de pente a considérablement augmenté et continue d’ailleurs sa progression.
A ce passage, le public est en nombre car il ne peut pas aller au-delà en voiture. J’ai l’impression d’être dans l’alpes d’Huez ou le Ventoux. Il nous pousse, nous crie dans les oreilles pour nous propulser vers le sommet.
Il me reste 6km à faire et je me dis qu’ils vont vraiment être difficiles. Mes 3h15 /3h30 escomptés se sont transformés en 4h. Il me reste encore au moins 2 heures de course. Oui je sais, ça fait 3 km/h…la claque !!!!
Je passe les 2250m d’altitude avec beaucoup de motivations. J’essaye par quelques regards d’observer ce premier panorama mais il se fait rare car le bas est recouvert de nuages. Pour nous le soleil brille,et je me concentre sur mon ascension car maintenant, les mains suppléent les pieds.
L’autre paramètre que je n’avais pas prévu dans cette escalade, les bouchons occasionnés par les milliers de randonneurs et pélerins qui tentent le sommet en parallèle de la course. Je vous laisse imaginer la cohue sur les pentes techniques du Fuji. Heureusement que les japonais sont disciplinés car il règne sur ses pentes une bonne entente entre les randonneurs et les coureurs.
Nous alternons les passages en rochers volcaniques très techniques et ceux constitués de marches en bois de 50cm de hauteurs tous les 5m. Ces dernières me provoquent d’ailleurs une petite douleur sur le bas du quadriceps droit, à force de répéter. Je décide donc de ne faire que des appuis pied gauche à l’approche de chaque marche. Je me concentre sur cette tâche et pendant ce temps, mon ascension continue, 6ème, 7ème et….
La 8ème station culmine à 3360m d’altitude et constitue le 19ème km (3h35). Je n’ai plus envie de regarder ma montre mais je suis juste concentré sur cette pente vertigineuse. Les douleurs ont disparues et je lève de temps en temps la tête pour essayer d’apercevoir le sommet qui n’arrive pas. Quelques concurrents titubent et loupent les rochers qui leur servent d’appuis. Des genoux ensanglantés témoignent de ce manque de lucidité et nous sommes presque à 3500m.
Cette altitude correspond à la 9ème et dernière station avant le sommet. Je double encore des randonneurs emmitouflés dans des bonnets,gants et parkas. Ils essayent lentement d’atteindre le sommet et la température se situe autour des 3°C.
Ce n’est qu’à ce moment que j’ai réussi à voir le sommet.Il me manque un peu plus de 200m de dénivelés pour l’atteindre. Malgré "l’odeur de l’écurie", il m’est impossible d’accélérer. La pente est toujours aussi marquée, la technicité aussi et la grosse densité de marcheurs qui serpentent jusqu’au sommet. 
Je commence à savourer cet exploit et pendant ces derniers hectomètres de courses les premières congratulations fusent avec les japonais qui m’entourent. Je ne mesure certainement pas la chance d’être là car eux, ils poussent des cris de joie, tombent dans les bras de certains spectateurs et c’est main dans la main que je passe la ligne d’arrivée en4h09...assez loin effectivement de ce que j'espérais...mais mes pieds sont sur la tête duFuji.

Une descente éprouvante...

Il est 11h10, et je viens de franchir la ligne d'arrivée dans une ambiance assez proche du Nid d'Aigle à saint-Gervais. La minéralité et le froid du sommet me poussent vers l'itinéraire de la descente. Tous les finishers doivent regagner la 5ème station avant 14h pour prendre les bus spécialement affrétés pour l’événement.
Je ne pensais pas vivre un petit enfer sur cette partie.
C'est une descente longue de 6 km, sur le versant ouest du volcan. Le terrain est plutôt meuble et limite caillouteux sablonneux permettant une relative stabilité.  
J'estime, avec une lucidité (relative aussi...) mon temps de descente à environ 45/50'...j'entame les premiers virages de cette descente infernale, nous formons une très longue file indienne que l'on peut observer sur plusieurs hectomètres et nous descendons entre marche et petit footing....Un cri strident vient tout à coup nous réveiller, un homme nous alerte d'un rocher qui vient de se détacher de la montagne. Nous nous sommes tous arrêtés net, comme si quelqu'un avait appuyé sur une touche "pause"....et là le spectacle inattendu se déroule sous mes yeux, un rocher d'environ 1m de diamètre dévale la pente à une vitesse supersonique.
Par chance, il ne touche personne. Il passe au milieu de tout le monde et termine sa course dans une grande ornière. Le drame n'est pas passé loin et la peur était bien présente.
Tous les virages suivant, j'ai un œil vers le haut pour surveiller les caprices de la montagne et l'autre dans la descente pour ne pas chuter car la fatigue se fait bien sentir.
J'arrive enfin à la 5ème station après 1h15 de descente et très heureux d'être arrivé. Robin LAWRENTZ, très attentionné, me tend un téléphone portable avec Florence en ligne afin de la rassurée de mon arrivée...il était temps.
Le bus m'attend pour me descendre à Okoruku Park...

Mon aventure se termine pour laisser place à notre magnifique périple de 3 semaines au travers du Japon: Fujisan, Kyoto, Nara, Hiroshima, Miyajima, Koyasan et Tokyo...
Malgré mes soucis de santé avec cette mononucléose qui s'est invitée à la dernière minute, je veux remercier Jérémy et Florence qui m'ont permis de prendre conscience que ce voyage n'était pas que l'ascension du Mont Fuji mais une magnifique aventure collective à la découverte du Japon. Je m'étais même préparé à ne pas participer à la course....on connais la suite...je suis doublement heureux.
Merci encore à Florence et Zohra qui ont été mes meilleures supportrices du moment et qui ont fait preuves de beaucoup d'attentions à mon égard.
Merci aussi à Robin et toute son équipe dynamique de la mairie de Fujiyoshida.
Et un dernier grand merci à tous les messages de soutiens qui m'ont sans aucun doute permis d'arriver au sommet.

Merci ma belle pour tes attentions de tous les jours... ARIGATO GOZA-IMASU !!!!!

Je rêve déjà au prochain sommet....
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