A l’abri de la pluie en ce mois de juillet aux accents automnaux, rendez-vous avec Matteo Grange quelques jours avant son stage avec les meilleurs athlètes régionaux en vue de la Coupe de France des Minimes. Avec un look de surfeur/skateur, l’interview révèle une personnalité en adéquation avec son apparence ; un jeune cool.

Pour ceux qui ne te connaitraient pas, peux-tu te présenter rapidement et nous dire qu’elles sont tes spécialités athlétiques ?

J’ai 15 ans depuis quelques jours, je suis en 3^ème au collège Pierre Joannon à St-Chamond et j’entre en seconde au Lycée Claude Lebois l’an prochain.

Je fais essentiellement du sprint et du saut. Mais comme en minime nous sommes sur des compétitions sous forme de triathlon, je m’aligne quelquefois sur des lancers. Mais en minime contrairement aux benjamins, je peux faire 2 sauts plus une course ou 2 courses plus un saut.

Et les épreuves que j’aime choisir sont parmi les suivantes : sprint plat ou avec les haies, saut en longueur et triple saut. Sur les compétitions d’été quand les lancers font leur réapparition, je choisis parfois le javelot (record perso : 27m08)  ; mais les autres lancers ne me plaisent pas trop et je n’y arrive pas trop.

Et quel est ton concours préférentiel ?

80m plat + Saut en longueur + Triple saut

Même si en ce moment, j’ai l’impression d’être meilleur au triple (record perso : 11m95 ) qu’à la longueur (record perso : 5m35).

Pour preuve pour les Championnats Régionaux, je me suis qualifié au triple saut ; d’habitude, j’aurais été qualifié à la longueur.

Et la question rituelle : comment es-tu venu à l’athlétisme et au club ?

J’ai fait du judo depuis mes 6 ans et puis j’en ai eu marre et je n’aimais plus.

A côté, j’avais des potes qui faisaient de l’athlétisme (Guillaume Rakoto et Flavie Délintadakis)  et j’aimais bien courir.

Et puis à un cross de l’USEP auquel j’ai participé avec l’école de la Croix Berthaud, j’ai terminé second. Ça a été le déclic.

Et je suis venu au club en 2017.

Et en parallèle de mes 4 entrainements par semaine, je fais du hand ball deux fois par semaine à la section hand de mon collège.

Et tes souvenirs marquants en compétition avec le club ?

Toutes les compétitions constituent de bons moments.

Le moment le plus marquant est un souvenir assez drôle. C’était lors d’une compétition en salle à Montbrison dans un gymnase. Sur un 50m haies, à la 3^ème haie, je ne sais pas de ce qui se passe ; je me la prends, je fais un salto par-dessus ; je retombe sur le dos. Mais je me relève vite, j’étais 1^er et je finis 3^ème. Cà m’a bien fait rire.

Mais ce sont surtout les matchs inter comités que j’apprécie. Tu ne participes pas que pour toi, tu défends les couleurs de ton département dans ta discipline. Pour moi le 50m et la longueur. Et chaque fois que j’y ai participé, la Loire a gagné.

Mais ton meilleur souvenir ce n’est pas ton titre de Champion Auvergne Rhone Alpes sur 80m ?

Si mais il y en a plein an fait ; mais c’est celui qui m’a permis d’être sélectionné pour la Coupe de France des Minimes dans l’équipe Auvergne Rhône Alpes.

Et c’est Clément Joassard (sprinteur au club) qui m’a bien aidé à obtenir le titre ce jour-là. Il m’a accompagné lors de l’échauffement. A l’entrainement, il met de la musique qui m’aide à décompresser et à me booster ; du bon gros métal. Et lors de ma finale, dans le stade il y avait du AC/DC ; çà m’a réveillé. Cà et les encouragements de Clément qui m’a dit « t’es le guerrier de St-Chamond », et j’ai tout cassé.

Surtout que sur les régionaux, nous les athlètes saint chamonais, on est très isolé ; on n’était que 4. Et en face tu as les gros clubs avec de nombreux athlètes : 20 voir 30. On est des grains de sable.

Mais à l’EASC, on n’est pas nombreux mais il y a de la qualité. On obtient de super résultats avec peu d’athlètes.

Et comment l’expliques-tu ?

Avant tout c’est dû à l’état d’esprit général qui règne au club.

N’étant pas trop nombreux, à l’entrainement, on a vraiment le temps d’être observé, conseillé individuellement. Beaucoup de personnalisation. Là où dans les gros clubs, il y a même parfois de la rivalité entre athlètes voire entraineurs. Les entraineurs ont leurs athlètes.

Nous on n’est jamais 70 par entrainement et personne n’est délaissé, même le moins performant.

Et sur l’état d’esprit, c’est positif. Entre athlètes, ici, on est soudé ; ce n’est pas la guerre. On est là les uns pour les autres.

Aussi sur les compétitions, il n’y a pas de coach. Alors c’est un manque, même si çà ne me dérange pas. Mais çà nous oblige à nous débrouiller seuls, et on se conseille beaucoup entre nous. Même si les coaches d’autres clubs viennent aussi nous épauler.

Sur une compétition, on a vu que tu avais un rituel pour le saut en longueur ou le triple… Et le stress comment le gères tu ?

J’ai fait de la batterie, et j’ai le rythme de ma course d’élan dans la tête. Et je me la joue avant de m’élancer.

Je ne suis pas quelqu’un de stresser avant une compétition. Je vérifie seulement que mes pointes soient bien vissées et je les nettoie bien la veille de la compétition.

Et tes loisirs ?

Comme beaucoup d’ados, la console et les séries. Mais je fais aussi de la musique et j’aime bien aussi le skate, une passion transmise par mon père.

Et pour le traditionnel « Sur une île déserte », tu emmènerais :

- sur la playlist : de l’électro et du rock

- un bouquin : Revue « Le super Tchô »

- un film : « Les nouveaux héros »

- un objet : pas les chaussures de course à pied, j’adore être pieds nus. Mais plutôt un skate et un ukulélé

Ta citation : « Le plus dur c'est à l'entraînement; la compet’ c'est juste pour t'amuser"